Blocus le 10 septembre 2025 !! Et l’anim dans tout ça ?

En cette rentrée 2025, le secteur du film d’animation est au plus bas. La crise, démarrée à l’automne 2022, en grande partie suite à l’explosion de la bulle des plateformes streaming, a mis sur le carreau un grand nombre d’intermittent·es. En parallèle, nous estimons que les écoles d’animation françaises forment environ 3 000 élèves chaque année, dans des conditions plus ou moins viables. Il en résulte une main d’œuvre démultipliée, aux conditions de travail dégradées, alors même que le nombre de productions a grandement réduit et qu’on décompte près d’une dizaine de studios en redressement judiciaire sur l’année passée (TeamTO, Mikros, Cybergroup, Andarta etc.).

Que ce soit volontairement ou non, les studios de production abusent de la méconnaissance des intermittent·es de leurs droits, en partie due à un manque de formation en école d’animation et VFX. La crise aggrave encore ce phénomène, amenant les salarié·es à accepter des conditions de travail abusives pour pouvoir faire leurs heures. L’IAG mentionnée comme solution miracle à des problèmes structurels n’est qu’une insulte supplémentaire lancée à la face des travailleureuses.

Les aides publiques, qui permettent à notre secteur d’avoir une telle diversité de projets sur le marché, se voient réduites à peau de chagrin par le gouvernement. Nous ne pouvons plus nous appuyer sur les États-Unis pour remplir nos carnets de commande et nous assurer de faire nos heures. Les milliardaires trustent le cinéma et la télévision, pendant que d’autres font dans le soft power pour imposer leur agenda réactionnaire, qui détruit également nos emplois.

Notre secteur a besoin d’une refondation, qui pérennise les structures comme les emplois. Pour cela, le mouvement du 10 septembre peut marquer le début d’une mobilisation générale, pour protester contre le plan économique du gouvernement, qui vise encore une fois le portefeuille du peuple, sans toucher à celui des grandes fortunes et sans remettre en question les aides aux entreprises. Ce mouvement est déjà suivi par plusieurs syndicats, SPIAC-CGT, SIPMCS-CNT et SNTPCT, qui appellent à la grève et/ou à rejoindre les manifestations, ainsi que par des partis politiques, tels que LFI, le NPA, les Écologistes, le PS et le PCF. Nous vous proposons en parallèle un guide sur la grève adaptée à l’intermittence, et un rappel des bons gestes en manifestation.