Comment faire grève quand on est intermittent·e
- Que l’on soit intermittent·e (CDDU), CDD ou CDI, le droit à la grève est le même. Seule la fonction publique amène des spécificités qui ne concernent pas ici les travailleureuses du film d’animation et du VFX.
- Tu as le droit de faire grève si vous êtes au moins deux personnes dans l’entreprise à faire grève et avez des revendications liées à cette dernière, ou s’il y a un appel national à la grève par un ou plusieurs syndicats représentatifs dans le secteur d’activité.
- Du fait de la précarité de l’intermittence du spectacle, il est recommandé de ne pas faire grève seul·e dans son entreprise. Discutez-en avec vos collègues en amont. Un temps de réunion préalable peut être organisé avec le CSE et/ou représentant·e syndical·e de l’entreprise. À défaut, vous pouvez également contacter l’un ou l’autre syndicat (SPIAC-CGT, SNTPCT, SIPMCS-CNT). Vous pourrez ainsi mutuellement vous informer, et déterminer vos revendications et actions.
- Faire grève est un droit, tu ne peux pas être licencié·e pour avoir fait grève.
- La grève ne peut pas non plus être considérée comme une absence injustifiée par l’employeur et amener à une sanction ou à un avertissement.
- L’employeur ne peut pas embaucher une personne pour te remplacer durant la grève.
- Légalement, on ne peut pas empêcher ses collègues de travailler. Cependant, une action de désobéissance civile peut être légitime. Les salarié·es bloquant alors l’entreprise s’exposent à poursuites et sanctions.
- Tu ne seras pas payé·e pendant le temps où tu fais grève. Mais ton employeur ne peut pas te forcer à rattraper le ou les jours de grèves durant lesquels tu étais absent·e.
- Tu peux débrayer et ne faire grève qu’une partie de la journée.
- Une caisse de grève peut être organisée, avec différents critères d’accessibilité (salaire journalier, ancienneté dans l’entreprise etc.) pour être reversée aux grévistes afin de compenser l’absence de salaire.
- Tu n’as pas besoin d’être membre d’un syndicat pour faire grève.
- Tu n’es pas obligé·e de prévenir ton employeur en amont que tu fais grève.
Les bons gestes en manif
AVANT LA MANIF :
- Trouver des camarades avec qui aller manifester et déterminer d’un point de rendez-vous post manif.
- Noter sur la peau le numéro d’un·e avocat·e, en cas de garde à vue. Plusieurs associations, comme le Réseau d’Autodéfense Juridique collective, en mettent à disposition.
- Se renseigner sur le trajet de la manifestation, les groupes présents et les risques attendus.
- Éviter le maquillage, les lentilles de contact et les crèmes, qui retiennent les produits chimiques contenus dans les gazs lacrymogènes et les sprays au poivre.
- Prendre de quoi se protéger le visage des gazs : bandana, foulard, masque de chantier, masque FFP2, masque de plongée. Attention, ces objets peuvent être considérés comme répréhensibles par la police.
- Manger et s’hydrater, voire, apporter de l’eau et de quoi grignoter, ainsi que ses médicaments, surtout en cas de nasse ou de garde à vue.
PENDANT LA MANIF :
- Rester en groupe.
- Ne pas paniquer et se mettre à courir en cas de charge policière (qui vont rarement au-delà de 70m) ou de gaz lacrymo. Les mouvements de foule peuvent être dangereux et l’hyperventilation aggrave les effets du gaz.
- Pour éviter d’être fiché·e par la police, on peut dissimuler tout signe distinctif (tatouages, cheveux, patchs ou motifs sur les vêtements), voire dissimuler son visage. Pour ce dernier point, cela constitue une désobéissance civile, donc répréhensible.
- Ne pas prendre en main les grenades de désencerclement ou tout autre grenade à main.
- Ne pas se frotter les yeux en cas de gaz lacrymogène. Se rincer à l’eau, ou mieux, au sérum physiologique (pour les yeux) et au maalox mélangé à de l’eau (pour la peau).
- En cas de blessé·es, appeler des médics (iels ont souvent des casques et des brassards pour être repérables). Éloigner la victime du danger si possible.
- Filmer les violences policières et les arrestations.
- En cas d’arrestation, ne pas résister, cela peut être retenu comme “outrage et rébellion”. Il est cependant possible de se faire le plus mou et inerte possible, afin de ne pas faciliter l’arrestation.
APRÈS LA MANIF :
- S’assurer que toutes les personnes du groupe sont présentes et vont bien.
- S’hydrater, débriefer et décompresser.
- Laver ses vêtements et prendre une douche pour se débarrasser des produits chimiques présents dans les gazs lacrymogènes, grenades, spray au poivre etc.
EN CAS D’ARRESTATION :
- La durée maximale d’un contrôle d’identité est de 4h.
- Une garde à vue peut durer 24h, jusqu’à 48h si prolongée.
- Se signaler aux témoins de l’arrestation pour qu’iels puissent transmettre votre identité à un collectif de défense des manifestant·es ou à un·e avocat·e, et préparer en amont votre défense si nécessaire.
- Décliner uniquement son identité (date de naissance, prénom, nom, adresse).
- Demander un·e avocat·e dès le début de la GAV et si besoin un médecin. L’avocat a 2h pour entrer en contact avec vous et peut être présent·e durant l’interrogatoire.
- Avoir pour seule déclaration “ne rien avoir à déclarer”, qui ne peut pas être retenu contre vous.
- Il est illégal de refuser de donner son ADN (empreintes) et de donner le code d’accès à son téléphone portable. Il est malgré tout possible de refuser pour éviter tout fichage dans les dossiers de la police.
- Refuser la comparution immédiate. Attention, il est possible qu’on essaye de vous effrayer pour vous pousser à choisir cette comparution qui ne vous permettra pas de vous défendre correctement. Refusez la systématiquement.
- Relire le procès-verbal méticuleusement avant de le signer. Ils peuvent avoir omis certains points déclarés, ou avoir été manipulés.

